Nos PME ont besoin de talents qualifiés; Offrir un programme COOP dans toutes nos universités serait un bon début
Par Pierre-Philippe Lortie, Directeur, CCI Québec
Comme dans plusieurs autres provinces canadiennes, le Québec fait face à une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur des technologies et de l’innovation, ce qui ralentit le développement économique et la création de richesse dans la province.
Selon les dernières données de TECHNOCompétences, près de 13000 emplois sont à combler dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) au Québec, d’ici la fin de l’année 2021. De plus en plus d’entreprises québécoises peinent à embaucher et à retenir les talents pour leur permettre de mettre en œuvre leur transformation numérique ou de poursuivre leur croissance en développant de nouveaux produits numériques.
Le Conseil canadien des innovateurs (CCI) au Québec propose que le gouvernement du Québec adopte une stratégie talent pour remédier à cette pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Un élément phare de notre proposition est d’augmenter considérablement l’offre d’enseignement coopératif (programme COOP) dans les programmes de technologie dans tous les établissements d’enseignement supérieur au Québec.
En fait, nous recommandons qu’au Québec tous les étudiants inscrits dans des programmes de génie et ceux reliés aux TIC, auprès d’une institution d’enseignement supérieur, suivent un stage en entreprise pour un obtenir leur diplôme.
Un programme COOP efficace, c’est-à-dire en lien avec les besoins du marché des TIC, dans tous les établissements d’enseignement supérieur au Québec servirait de fondement à une stratégie globale pour attirer, former, requalifier et retenir les talents sur l’ensemble du territoire. En collaborant plus étroitement avec les établissements d’enseignement supérieur et le gouvernement, les entreprises pourront pallier au manque de talents et s’assurer que les étudiants diplômés trouvent un emploi qui répond à leurs besoins et à leurs niveaux de compétences.
Des entreprises québécoises entreprennent déjà des démarches pour effectuer ce travail elles-mêmes, sans l’aide du gouvernement. L’entreprise montréalaise FX Innovation s’est associée à l’Université d’Ottawa pour créer le programme CloudCampus, qui vise à combler le fossé entre les compétences actuelles des spécialistes du cloud et les compétences futures requises (ready-to-work) pour remplir un plus large éventail de rôles dans le secteur de l’infonuagique.
FX Innovation a développé cette initiative de son propre chef, voyant que les talents qualifiés dans en infonuagique sont essentiels pour l’avenir de leur entreprise. Par contre, de nombreuses autres entreprises ne seront pas aussi proactives pour répondre aux besoins de talents qualifiés.
En créant des programmes d’enseignement coopératif qui relient les entreprises aux établissements d’enseignement supérieur, le gouvernement peut aider à bonifier le bassin de talents pour toutes les entreprises québécoises, de la même manière que FX Innovation a créé un bassin pour ses propres talents. Présentement au Québec, quatre établissements offrent des programmes coopératifs liés au secteur des TIC : l’Université de Sherbrooke, l’École de technologie supérieure (ÉTS), Concordia et l’UQAM.
L’idée de créer des programmes coopératifs obligatoires pour tous les programmes d’enseignement pour la formation liée au génie et à la technologie n’est qu’une des 13 recommandations qui, prises ensemble, constitue le fondement d’une stratégie talent pour le Québec. Si vous souhaitez en savoir plus sur les 13 recommandations du CCI, voici un lien vers notre stratégie talent.